Des joies et des peines pour vivre

 

Certains s’imaginent que, sous prétexte d’être handicapés, nous sommes à l’abri des conflits. Et d’ailleurs, il existe vraiment des personnes en situation de handicap qui se permettent des choses en utilisant leur état comme autorisation.

 

C’est comme si le fait de se retrouver « inférieurs » (non mais quelle idée !) leur donnait tous les droits. Leur argument ? Rendre responsable de ce qui leur est arrivé la moindre parcelle d’existence. En partant du principe qu’elles ont déjà « assez souffert comme ça » et que de toute façon les gens valides « ne savent pas ce que c’est », elles n’acceptent aucune contrariété. Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il y a un « taux de souffrance » que l’on ne peut pas dépasser ?

 

Cet état d’esprit me rappelle l’une de mes interprétations d’enfant : quand j’étais petite, je pensais que l’on avait un capital d’air pour une vie. Dans l’idée, ce serait comme naître avec X respirations que nous avons ensuite le loisir d’utiliser comme bon nous semble année par année, jusqu’à arriver au bout de notre réserve, moment de la mort. (L’innocence des enfants est parfois étrange : amusante, attendrissante, mais un peu étrange) Du coup, il me prenait de faire de l’apnée pour « économiser ».

Sauf que nous ne sommes plus des enfants (et croyez moi, cette phrase me coûte !). Faire face à des épreuves comme le handicap, se battre contre une maladie ou contre les conséquences d’un accident, tout cela nous oblige à grandir malgré nous. A côtoyer le malheur, le destin, la fatalité, appelez cela comme vous voudrez, nous prenons conscience d’énormément de choses. L’apprentissage de la vie que nous faisons dans ces conditions est d’une intensité toute particulière. Après, chacun l’utilise à sa manière : à bon ou mauvais escient. Moi qui ait l’impression d’avoir pris 10 ans en un peu plus d’un an, j’essaye d’optimiser, de partager même si ce n’est pas évident à comprendre pour les interlocuteurs.

 

Quoi qu’il arrive, le handicap, que ce soit ses bons ou ses mauvais côté ne peut en aucun cas servir d’excuse. Comme je vous en parlais déjà dans cet article (cliquez pour vous rafraîchir la mémoire, ou pour le découvrir)  le handicap n’est pas une fin, et ce n’est pas non plus la pire chose au monde qui puisse arriver. Oui nous nous retrouvons dans un cas différent de ce qu’on appelle « normalité », oui c’est parfois difficile, oui le quotidien est à recréer et pas toujours aisé MAIS. Mais nous vivons voyons, nous vivons ! Et comme tout le monde, nous ne sommes pas à l’abri des soucis, des déceptions, des incompréhensions, des « pas d’bol », des tristesses, des bassesses et des petits tracas. Mais ça veut aussi dire que nous ne sommes pas à l’abri des sourires, des surprises, des joies, de l’aide, de la compréhension, de l’acceptation, du beau, du vrai, du « c’te chance », du grand, de l’incroyable, du magique et des petits bonheurs.

 

Alors bien sûr il y a des choses que nous ne pouvons pas accepter en tant qu’handicapés et certaines doivent nous être accordées davantage, cela dit, nous restons des êtres humains : si nous avons des droits, ils ne sont pas infinis et nous ne sommes pas pour autant exempts de respect (surtout quand il est réciproque). 

 

 

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2 commentaires sur “Des joies et des peines pour vivre

  1. Hello belle bourges-oise.
    Quel plaisir ce blog, tous ces moments ou l'on oublie ses propres "petits" soucis de gens "normaux".
    Le bonheur appartient à tout le monde et tes messages me laissent parfois perplexe ou me place dans de grands moments de réflexion.
    Je te souhaite le meilleur pour l'avenir, à toi plus particulièrement, mais aussi à ta famille et à tous les gens que tu aimes.
    Bon…………… tout ce que tu veux.
    Yann de Lyon.

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