Petites victoires pour grands espoirs #1

 

Lorsque les terminaisons nerveuses sont touchées, certains muscles cessent de fonctionner. Vous pouvez le vouloir autant que vous le pouvez, ils ne répondent plus à aucune commande. Selon l’endommagement subi, les nerfs peuvent se remettre un peu, beaucoup ou pas du tout sans qu’il n’existe de moyen pour savoir ce qu’il en est. Alors vous n’avez plus qu’à attendre et voir ce qu’il se passe…

 

Attendre… Ce mot est à la fois si magnifique et si horrible. Le seul souhait que vous voudriez voir s’exaucer au début ne dépend finalement pas que de votre volonté. Pendant des semaines vous cherchez à forcer, vous ne faites qu’y penser et il ne se passe rien. Puis, un matin, alors que vous n’espériez plus, sans explication aucune, le changement est là, vous rappelant que l’espoir mérite toujours d’avoir sa place.

 

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler de tout ça un peu plus en détails et en l’étalant sur plusieurs articles. Car s’il y a le retour physique d’un muscle qui se réveille sans que nous ayons cette maîtrise, il y a aussi le retour de l’indépendance, des actions de tous les jours, des petits gestes anodins, que nous retrouvons à force d’essayer, de vouloir, de tomber et de recommencer. Alors non, ça ne tiendra pas en un seul article.

 

Celui-là va donc partir du début, quand notre corps décide de se battre de lui-même et qu’il revient, même partiellement, même faiblement et petit peu par petit peu. J’avais commencé à évoquer cela ici : j’essayais de vous expliquer les ressentis lorsque pour la première fois, une partie de mon corps qui ne fonctionnait plus s’était réveillé. Déjà j’évoquais combien il est difficile de décrire ce genre de sentiment. L’un de mes proches avec qui j’en discutais a fait un parallèle assez intéressant : c’est comme une femme qui a accouché de son enfant. Il existe des tas de livres et de films sur le sujets, tout le monde en parle, tout le monde le raconte mais réellement, tant que nous ne n’avons pas été à sa place, nous ne pouvons pas savoir. Les sentiments à ce moment là sont uniques. Il n’y a pas d’égal. Nous pouvons comprendre, nous pouvons imaginer, mais nous ne pouvons pas vraiment savoir. Quand votre main ne réagissait plus du tout à la moindre stimulation physique ou mentale depuis plusieurs mois et qu’un jour en vous réveillant vous voyez vos doigt bouger à votre demande, j’aurais beau vous écrire des lignes et des lignes, ce sera pareil. Vous comprendrez, vous imaginerez, mais vous ne saurez pas vraiment.

 

A l’instar du mot attendre, ressentir ce que nous ressentons dans ce cas là est à la fois magnifique et horrible. Horrible car personne jamais ne devrait avoir à finir dans un état dans lequel « juste bouger un orteil » nous comble de joie. Mais c’est magnifique cette explosion de bonheur, d’espérance, de joie, de gratitude, de soulagement, d’excitation et de tant d’autres choses qui se mêlent et nous remplissent pendant un instant, entièrement, complètement. C’est peut-être ça la magie…

 

fais un voeu

 

C’est tellement fort qu’il n’y a pas de place pour la frustration de ne pouvoir partager cela, de ne pouvoir faire ressentir cette chose extraordinaire à ceux qui nous entourent. Même si l’on y pense après, sur le moment le cœur est bien trop occupé pour se refroidir de sentiments négatifs.

 

Mais attention, si nos proches ne peuvent « savoir » ce que c’est, ils le vivent d’une autre façon qui est elle aussi plus que positive. C’est ainsi que le jour où mon pied droit s’est reconnecté à mon cerveau, l’une de mes amies a écrit être fière de moi. Imaginez : quelqu’un est fier de vous de la manière la plus simple, la plus sincère et la plus entière qui soit, et pourquoi ? Parce que vous arquez votre pied ! C’est vraiment un monde parallèle que celui dans lequel j’ai vécu les premiers mois qui ont suivis mon accident. Je pouvais rendre heureux mes proches rien qu’en bougeant le petit doigt…au sens propre du terme !

 

Et après ? Après il y a ce que les médecins appellent la « consolidation ». En général, le corps retrouve ce qu’il a à retrouver dans les deux ans qui suivent leur altération, à peu près. Passé cette période, il est rare qu’il y ait de nouveau des avancées aussi fulgurantes, même s’il n’existe en réalité aucune règle qui soit infaillible ! Non, après les victoires se font sur la capacité à s’adapter à un nouveau corps et à s’en servir.

 

Suite au prochain épisode donc…

 

 

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1 commentaire sur “Petites victoires pour grands espoirs #1

  1. Oh que je comprends avec ce que je suis certes et ce n'est rien à coté de ce que toi tu as ressenti.
    Mais je me osuviens du jour ou j'ai eu un appareil auditif pour la première fois (je suis sourde d'une oreille depusi la naissance) c'était tellement merveilleux. J'entendais ma tante touchais les paquets de fraises dans un magasins. Je me suis émerveillé sur ce bruit pendant des heures!!*et ta dernière phrases la capacités à s'adapter à ce nouveaux corps … phrase si simple action si compliqué parfois et qui évolue en permanence.

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