Canada zodiac Essipit

Canada – J5. La Ferme 5 étoiles, Essipit et zodiac en fauteuil

 

Nous avons dormi là où nous allons séjourner une autre nuit, soit dans un domaine appelé « La Ferme cinq étoiles », situé tout près de Tadoussac (ville connue pour l’observation de baleines, mais je vais trop vite…). C’est moi qui m’étais chargée des réservations, mail de précisions concernant ma situation de handicap inclu, histoire d’être sûre. Pourtant, arrivées au milieu de la nuit où plus personne ne tenait l’accueil (normal), nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir une charmante petite chambre de chalet, tout de bois vêtue, accessible par trois magnifiques (et imposantes)… marches. Quant à l’intérieur, aussi chaleureux était-il, il ne présentait qu’une salle de bain minuscule dans laquelle je ne pouvais ne serait-ce qu’espérer entrer. Nous appelons le numéro d’urgence n°1 : répondeur. Numéro d’urgence n°2 : idem (utile n’est-ce pas ?). Heureusement que j’étais accompagnée de deux nanas débrouillardes qui ont réussi à me porter (fauteuil compris) jusqu’à l’entrée du logis : s’il n’y en avait eu qu’une, nous aurions été bonnes pour dormir dehors ! (Ça c’est le travail d’équipe, oui monsieur!) Soyons honnêtes, je dû me passer de douche pour cette fois (on reste sales entre amies). Au matin, nous sommes allées râler auprès de la personne responsable de cet impair. Elle nous a tout de suite changer de chambre pour une autre réellement adaptée et, pour s’excuser du tort causé, nous a offert le brunch du lendemain. Avec quelques pancakes et un bon sirop d’érable, on peut bien tout pardonner…

 

 

 

 

Bon cela dit, après s’être offusquées de ce problème et avoir quand même réussi à se reposer, nous avons eu l’occasion de découvrir l’endroit dans lequel nous nous trouvions : à la base refuge animalier pour bestioles en danger, cette ferme atypique a pour but premier de sensibiliser les visiteurs au sort de leurs pensionnaires. Tôt en début de journée nous est donc offerte la possibilité de suivre un soigneur à l’heure du nourrissage qui nous explique tout un tas de choses à propos de chacune des espèces présentes. Alors c’est vrai, dans le premier espace rien d’étonnant : chèvres, lapins et poules vivent en harmonie au même titre que leurs cousins français. Mais ensuite… ensuite nous nous retrouvons devant des cerfs rouges, des orignaux, un lynx, des ratons laveurs, des loups et bien d’autres rescapés de problèmes aussi nombreux que variés. Lorsque l’animal une fois soigné peut être relâché dans la nature, la ferme a rempli sa mission. Alors tout ça c’est bien sympa vous allez me dire, mais le fauteuil dans tout ça ? Et bien le fauteuil suit, merci de votre inquiétude. Le terrain étant relativement plat et situé sur de la terre solide, s’y déplacer n’est pas trop compliqué. Pas toujours évident, mais pas trop compliqué.

 

Notre admiration quant à la proximité de ces animaux sauvages dont nous n’avons pas toujours l’habitude assouvie, nous nous sommes éloignées pour rejoindre Essipit, non loin de là. Réserve autochtone innue, c’est là que nous avions décidé d’embarquer à bord d’un zodiac pour partir à la recherche des baleines.

 

Une handi ? En zodiac ?

 

Et bien oui, ça se fait.

 

Comme tout le monde, il a d’abord fallu que j’enfile LA tenue mode de l’année. Et j’avoue m’être fait aidée. Parce que bon, le pantalon en toile cirée jaune qui s’attache avec des bretelles et la veste d’une taille et d’un poids d’un âne mort (pas pratique à balader sur ses épaules, un âne mort…), c’est marrant cinq minutes mais quand le capitaine commence à trépigner parce qu’on met le groupe en retard et bien… on délègue ! Après ça ? On se la joue à la Cléopâtre qui se trimbale en chaise à porteurs : deux marins aux pieds aguerris (du moins on l’espérait) m’ont portée avec et dans mon destrier jusqu’à l’embarcation, puis m’en ont sortie en me prenant dans leurs bras (et ils n’étaient même pas sexy, dommage hein ?) pour finalement m’installer sur le banc plutôt confortable du zodiac prévu pour une dizaine de personnes.

 

 

Essipit, zodiac
Photo Tripadvisor – Embarcations Essipit (en tenue de gala pour l’occasion n’est-ce pas)

Une heure et demie. C’est le temps qu’a durée l’aventure. Et ça en était une ! Parce qu’évidemment les eaux avaient décidé d’être agitées (ce ne serait pas drôle autrement). C’était amusant parce que par réflexe, un peu comme avec un enfant, mes deux amies entre qui j’étais calée me protégeaient. L’une mettait son bras devant moi à la moindre vague quand l’autre attrapait le mien pour m’éviter de perdre l’équilibre. Je n’avais pourtant pas l’impression d’être réellement en danger de bascule, mais leur attention m’a fait sourire un long moment lorsque je m’en suis aperçue. Et même si je les aime tout le temps, à cet instant, je les ai aimées encore plus. Parce que je ne pense pas qu’elles se forçaient, ni même qu’elles y pensaient vraiment. Elles le faisaient, c’est tout. Alors malgré nos fous rires, malgré la houle, malgré le zodiac malmené et malgré nos vêtements trempés glissants, je n’ai même pas failli tomber une seule fois.

 

Et les baleines ? Elles sont restées cachées : nous avons débarquées bredouilles et déçues de cette absence, aussi sympathique que cette balade avait été. Mais cependant nous n’avions pas dit notre dernier mot, ne vous inquiétez pas ! Si vous revenez demain, vous le lirez ! 

 

 

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