J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer l’Association des Paralysés de France (APF) dans un ou deux articles. Vous vous souvenez, j’y explique le travail de sensibilisation que je fais de temps en temps auprès des ados ? Et bien il est temps de vous parler un peu mieux des beaux combats que mènent ces gens pourtant pas toujours concernés par le handicap (du moins pas directement).
J’ai découvert l’APF un peu par hasard. J’avais rencontré au cours de mes diverses activités, une personne qui en faisait partie. Elle m’avait invitée à un événement organisé par l’association et en moins de deux, je m’étais retrouvée à participer aux conférences et rencontres visant à expliquer le handicap aux jeunes.
Mais au-delà de cette action, je découvris au fur et à mesure du temps que ça n’était en fait qu’un dixième de ce qu’ils faisaient vraiment. Alors je vais aborder les points que j’ai vu ou auxquels j’ai participé, mais je sais que ce sera loin d’être exhaustif !
Quelle que soit la ville dans laquelle ils sont, leur travail pour le handicap (car c’est un vrai travail !) s’articule autour de trois grands axes :
• Informer : pas seulement les jeunes mais une majorité bien plus large que ça en faisant des interventions aussi dans les entreprises, en promouvant des livres sur le sujet, en organisant de grandes campagnes de communication (affiches, spots publicitaires, réseaux sociaux…), en mettant en lumière ce qu’il se passe dans le monde du handicap (sports, loisir, lois, structures, accessibilité…)
• Agir : le réseau APF que je côtoie va (très) régulièrement au devant des politiciens et des journalistes. Le but ? Leur faire prendre en compte les personnes en situation de handicap dans la gestion de la ville et dans sa communication. Parce qu’on a beau être en fauteuil/déambulateurs/cannes/béquilles… nous ne demeurons pas moins des citoyens avec des droits. Le droit de circuler librement dans les rues, le droit d’accéder aux structures publiques, le droit d’avoir un avis qui ait autant d’importance que celui de n’importe qui d’autre.
Une fois ils ont installé un gars du journal local dans l’un de nos destriers et lui ont fait faire une certaine distance. Cette dernière, bien que courte, l’a mis devant le fait accompli. Même avec des bras de valide, passer d’une rue à une autre est un vrai parcours du combattant. À quand le Président en test ?
• Aider : alors c’est vrai, je suis indépendante (car autonome), je suis bien entourée, je conduis ma propre voiture et même si je ne peux pas me lever de mon fauteuil, je suis loin d’avoir la situation la plus…handicapante. Seulement ce n’est pas le cas de tous. L’APF organise grand nombre d’activités dans lesquels la prise en charge (physique et matérielle) est prévue. Ils forment une communauté pour qu’aucun ne se retrouve seul dans un coin, enfermé chez lui à ne pas pouvoir réellement vivre. En ce qui me concerne je n’en éprouve pas le besoin : je sors avec mes amis, si l’un d’eux est en fauteuil, il est en fauteuil mais je n’ai pas envie d’aller à droite et à gauche en compagnie de personnes avec lesquels je n’ai en commun que le moyen de se déplacer (et encore). J’ai le choix.
Dans la ville où j’habite, il y a une cellule juridique qui accompagne dans les démarches avec les sécus, les MDPH, CPAM, CAF et autres réjouissances administratives. Sont aussi mises en place des actions, parfois en partenariat avec de grandes marques, pour récolter de l’argent. Celui-ci permettant de financer là une sortie, là un véhicule pour PMR (Personnes à Mobiité Réduite), là une adaptation trop chère pour quelqu’un qui ne peut vivre sans…
J’oublie sûrement des choses mais ils en font tellement ! C’est vrai que je me place davantage côté aidant qu’aidés mais c’est parce que je le peux, encore une fois : j’ai le choix. Et parce que finalement, il n’y a pas grand chose à faire pour faire bien. Alors si vous avez du temps libre que vous ne savez pas comment combler, renseignez-vous voir s’il n’y a pas l’APF chez vous – ou une autre association – et allez y faire un tour. On y rencontre énormément de gens de tous les horizons, quoi de plus enrichissant ? Pensez à la petite fierté personnelle à se sentir utile à quelqu’un/quelque chose sans pour autant attendre quoi que ce soit en retour (ce que pourtant vous recevez, comme dans tout acte bénévole bienveillant).
