Nana un jour, nana toujours !

 

Être une nana ça ne se cache pas. Que nous soyons plus ou moins féminines, il y a des réflexes qui persistent quelle que soit la situation, ce qui donne parfois des scènes assez improbables.

 

nana

 

Lorsque nous rencontrons d’autres patients, l’inévitable « racontes moi ton histoire et je te raconterai la mienne » fini toujours pas arriver. Et même si chaque cas est unique, il y a une chose que j’ai retenu concernant les femmes : quel que soit leur âge, elles ont des préoccupations typiquement féminines qui déstabiliseraient n’importe quelle personne extérieure.

 

Je me souviens lorsque ma mère m’a expliqué pour la première fois ce qui s’était passé. Ai-je été choquée par la violence des faits ? Par mon incapacité à bouger mon corps ? Par le trou noir présent dans ma mémoire ? Que nenni ! A cet instant là, la chose m’ayant le plus interpellé est la suivante : ils.m’ont.découpé.mon.manteau. Ô rage, ô désespoir, ces bourreaux là (qui m’ont sauvé la vie en passant) ont bousillé mon manteau (que je n’ai pas remplacé depuis : oui, oui, j’en suis à deux hivers sans, tout à fait).

 

boulet

 

Ne le cachez pas, j’imagine d’ici votre sourire, celui-là même que l’on adresse à un enfant maladroit.  Mais sachez que je ne suis pas la seule (et bah nan) et que j’en ai la preuve (et ouais) !

 

A parler de cela avec d’autres patientes, l’une m’a expliqué que le jour où c’est arrivé, elle portait sur le dos un petit haut tout neuf. Devinez ce qui l’a stressée dans les premiers temps… Le médecin venait de lui expliquer qu’elle avait des séquelles qui pourraient être irrémédiables, qu’elle allait devoir être en fauteuil (peut-être pour toujours) et sa réaction à cela ? « Et sinon, mon haut il est où…en fait ? « 

 

Passons l’aspect matériel des vêtements découpés, des bijoux égarés ou de la voiture démontée (quoique le verbe découper pourrait ici aussi tout à fait convenir). Certaines autres qui étaient conscientes durant l’intervention des pompiers (et qui s’en souviennent) ont pensé à un autre détails. Elles ont été deux, voire trois, à me raconter des faits similaires : au moment où une tierce personne a voulu les déshabiller pour accéder aux plaies, cette dernière fut stoppée l’espace d’une minute dans son élan par une nana qui, bien que dans un état visuel assez pitoyable déjà, ne voulait pourtant pas que quelqu’un remarque qu’elle ne s’était pas épilée…

 

nana1

 

Après les premiers instants pendant lesquels nos vieilles manies de filles parlent d’elles-même, il y a peu à peu la prise de conscience (prenant souvent plusieurs jours) et l’idée des conséquences que ce « contre temps » peut avoir sur notre vie. « Ah ça y est, elle pense enfin au handicap »… Et bien toujours pas ! Des jeunes femmes avec qui j’ai évoqué tout cela, l’une s’est d’abord inquiétée de passer son examen, l’autre s’est demandé où était partie sa poitrine (quelques jours à l’hôpital à l’état de cadavre et vous verrez bien comme le gras de votre corps fuit), une autre encore se demandait comment elle allait pouvoir boucler son travail pour la semaine suivante et moi, je me faisais du soucis d’avoir loupé mon rendez-vous avec des copains et espérait qu’ils avaient été prévenu (histoire « d’excuser » mon absence). Et puis il y a le lait entamé dans le réfrigérateur qui va se périmer, la coupe de cheveux offerte par le chirurgien qu’il faudra rattraper, ces chaussures en soldes que nous avions repéré qui ne vont plus être disponibles, le chien qui doit faire sont rappel de vaccin, les chaussons que nous avons laissé traîner, actera, actera.

 

Sommes-nous inconscientes ? Quelque part oui. Ce ne sont que des choses sans importance qui finalement nous ennuient le plus car nous ne nous rendons pas compte de l’étendue des dégâts. Vous vous souvenez ? « Ça n’arrive qu’aux autres » ! Alors au début les futilité l’emportent sur l’essentiel : après tout, ce n’est qu’un passage, comme une grosse grippe : ça ira mieux dans quelques jours…

 

cinquième élément

 

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3 commentaires sur “Nana un jour, nana toujours !

  1. J'ai bien ri!!
    Je vois tout à fait de quoi tu parles! Je serais tout de même intéressé par l'avis des gars sur leurs premières réactions. Pour voir ce qu'elle sont.
    Moi ce n'est pas un accident, mais c'est guère mieux du coup j’essaie de me souvenir…

  2. Je me rappel du manteau ^^. Tout comme doucebarbare j'aimerais aussi connaitre les pensées masculines a ce moment la. Il faudra que tu fasse une interview ^^

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