Premières roues en cuisine…

 

Hier, j’ai eu la lumineuse idée de me mettre à la cuisine. Cela faisait déjà un certain temps qu’il fallait que je fasse des cookies pour une raison particulière et si je tardais tant, c’est que cette décision à l’apparente simplicité entraîne en réalité une organisation digne de la préparation d’une pièce montée !

 

En quoi ? Attendez que je vous explique, ça me donne l’occasion de vous parler aussi des soucis qu’entraîne le handicap situé au niveau des mains.

 

Premièrement le matériel : partons du principe que les courses sont faites et qu’il ne manque plus qu’à tout rassembler, prêt à être utilisé. Le fauteuil étant ce qu’il est, il faut espérer que rien ne se trouve trop en hauteur ou à des endroits impossibles à atteindre. Bon c’est sûr que les choses sont facilitées lorsque nous nous trouvons dans un « chez soi » adapté. Mais étant donné que ce n’est pas encore mon cas, me voici à devoir faire appel à autrui pour m’attraper le saladier sur l’étagère ou le sucre dans le placard du haut. Mieux vaut ne rien oublier, histoire d’être tranquille pour la suite !

 

cuisine ratatouille

Ensuite, mettons la main à la pâte. Petit rappel avant : en ce qui me concerne mes doigts gauches ne bougent pas et les droits bien que fonctionnels sont toujours un peu raides. Ceci étant posé, revenons-en à nos moutons nos œufs. D’ailleurs en parlant d’œufs ! Non bon d’accord, je ne développe pas : valide ou non, ça reste un élément galère à utiliser (celui qui trouve le morceau de coquille dans son gâteau gagne la couronne ! ) Et le bonheur des ouvertures faciles qui n’ont de facile que leur nom (même Crochet aurait moins de mal), du saladier qui se balade quand on essaye de mélanger les ingrédients (les antidérapants sont mes nouveaux meilleurs amis), du fauteuil qui se met à rouler tout seul au même moment (on ne le répétera jamais assez de les enclencher ces freins), du spasme qui me prend juste au moment de verser la farine (il n’était pas bleu ce pantalon à la base ?), du bouchon qui tombe et roule là où je ne peux pas le récupérer (des vicieux ces bouchons je vous dit), … et j’en passe ! Le pire finalement, ça a été le beurre ramolli. Heureusement qu’une amie était venue pour passer du temps avec moi, je pense que cet épisode aurait mal terminé autrement. Non parce qu’imaginez un petit peu : emmener le bol avec le beurre jusqu’au micro ondes et l’y mettre : pas de soucis. Mais une fois chauffé, retirer le récipient bien glissant, bien gras de l’appareil et le ramener sur ces genoux à la table sans le faire tomber ? Je suis entreprenante, pas kamikaze non plus !

 

Déjà arrivée à ce stade, la table de la cuisine ne ressemblait plus à grand chose mais je vous assure que ça importe peu. Non, la seule chose qui compte c’est : enfin fini ! Et bien oui, chaque mouvement étant moins sûr, toute tâche prend plus de temps qu’à la normale. Du coup ce n’est pas une ou deux heures qu’il faut réserver mais bien l’après-midi complet. C’est pour cela que la fin qui approche est accueillie avec plaisir. Mais encore faut-il cuire tout ça n’est-ce pas ? Pas grand chose à dire là-dessus quoi qu’une petite anecdote : la porte de mon four étant relativement lourde, j’étais obligée de mettre les freins au fauteuil chaque fois que je souhaitais l’ouvrir. Or j’étais amenée à le faire relativement souvent puisque la vitre n’était pas transparente et que je devais surveiller la cuisson. Comme ça c’est pas grand chose, mais au bout d’un moment, ça peut-être lassant quand même !

 

Bon, l’essentiel dans tout ça, c’est que j’ai mené à bien ce projet sans faire exploser la cuisine, sans refaire le sol et dans le temps imparti (j’avais prévu large). Tout ce que j’espère, c’est que personne ne me demandera de faire une œuvre culinaire à quatre étages pour vingt personnes. Je n’ai confectionné qu’une centaine de cookies et j’ai l’impression d’avoir passé trois heures entre Top Chef et Fort Boyard…

 

L’avantage des personnes en situation de handicap c’est que nous sommes contents de nous avec pas grand chose. D’ailleurs pour la prochaine fête des mères je pense me remettre au collier de nouilles… Ou au porte-photo pot de yaourt… J’hésite, vous me conseillez quoi ?

 

cadeau minion

 

 

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4 commentaires sur “Premières roues en cuisine…

  1. Avoir des difficultés au quotidien, c'est savourer encore plus les petites choses que nous réussissons, tu as complètement raison. Mercredi, je suis allée au marché, c'était ma sortie du jour et je l'ai trouvée absolument parfaite : avant, c'était plus une contrainte qu'autre chose, les courses. Mais là, non..

  2. Quand on arrive à faire quelque chose sans trop peiner, on a tout de suite l'impression d'avoir fait un exploit et ça suffit à nous mettre de bonne humeur pour le reste de la journée ! (bon, on va éviter de dire que le contraire est aussi valable ^^')

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