Au vu des événements de la semaine dernière, je n’ai pas eu le cœur à poster cet article plus tôt et ce, même s’il était prêt. Mais voilà, maintenant il faut se souvenir « Que le prodigieux spectacle continue et que tu peux y apporter ta rime », alors je continue et continuerai à apporter la mienne, aussi petite soit-elle. Voici donc quelques paragraphes sur les festivités de décembre, un peu en retard certes, mais tout aussi vrais !
Les fêtes. L’occasion de faire tout un tas de choses qui nous sortent de nos habitudes comme se mettre sur son 31, oublier son régime, retrouver la famille, faire plusieurs centaines de kilomètres en un temps record, croire en la magie, aller au restaurant, se retrouver coincé sur l’autoroute, boire un peu plus, refaire le monde avec ses amis, s’échanger des cadeaux, prendre des résolutions qui ne seront pas tenues, vider son compte en banque, … Finalement les soldes à côté, c’est de la rigolade ! Et vous serez peut-être étonnés d’apprendre que valides ou pas, nous possédons tous le même calendrier avec ce mois à la fois attendu et redouté, le mois de toutes les dépenses et de toutes les extravagances j’ai nommé le mois de décembre !
Du coup, cette période de festivités m’a permis de faire face à un certain nombre de nouvelles situations. De la plus insignifiante à la plus problématique, de la plus agaçante à la plus amusante, chacune de ces péripéties m’ont prouvé combien je suis encore loin de tout savoir quant à la vie en fauteuil roulant ! Et comme il n’y a pas de raisons que vous n’en profitiez pas aussi un peu, j’ai décidé de vous raconter un fait qui m’a beaucoup amusé et m’a permis d’avoir une grosse pensée pour tout ceux dans mon cas.
Ce fait concerne le genre de petit moment déjà embarrassant en tant que valide mais qui du coup l’est encore plus en tant que personne en situation de handicap. Oui oui, CE moment fatidique qui survient pendant un repas qui dure quatre heures lorsque votre vessie décide de protester face à votre consommation d’alcool de champomy. Celui là même qui, entre le huitième et le neuvième plat, vous pousse à vous éclipser mine de rien en direction des toilettes pour revenir une ou deux minutes plus tard, soulagé, et reprendre le fil de la conversation comme si vous aviez vraiment suivi. Sauf que.
Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit concernant la discrétion en fauteuil… Faites donc une chose : la prochaine fois que vous déjeunerez ou dînerez avec plus de sept personnes, essayez à un moment donné de vous en aller avec votre chaise (et vos fesses vissées dessus, sinon ce ne serait pas drôle) le tout sans vous faire remarquer que ce soit au niveau sonore ou au niveau visuel. Oh ! Sans oublier bien sûr qu’en général, et pour des raisons stratégiques de place, vous présidez l’assemblée c’est à dire que vous êtes placé tooooout au bout de la longue tablée, là où personne ne peut vous louper !
Ensuite, et parce que même une chose aussi normale et habituelle qu’aller vous soulager dans les WC devient une véritable épreuve en fauteuil (surtout si vous avez sorti la tenue des grandes occasions : belle mais pas pratique) le « une ou deux minutes » se transformera en « un quart d’heure/une demie heure ». Du coup lorsque vous revenez, non seulement vous ne pouvez pas reprendre la conversation « comme si de rien n’était » mais le sujet aura en plus complètement changé ! Il y a même des fois où, de retour à votre place, même les assiettes auront changé, prêtes à accueillir le dixième plat que vous voyez arriver du lointain des cuisines.
Et puis bon, soyons honnêtes un petit peu : rares sont les Noëls passés dans une salle immense louée pour l’occasion ou fêtés chez le lointain grand oncle qui possède un château dont le salon fait la taille d’un terrain de foot. Du coup, à quinze autour d’une table, c’est déjà un miracle que tout le monde tienne et que l’on puisse encore tourner autour de l’ensemble. Mais la place étant toutefois assez restreinte, elle ne suffit pas au passage d’un fauteuil roulant (mine de rien c’est quand même assez large ces petites bêtes là). Conclusion ? Si vous voulez vous déplacer, il va falloir que grand-papa rentre son ventre, que tata pousse la chaise, que le cousin se lève, que maman tienne le chien et que la sœur se colle au mur… Le tout dans un brouhaha duquel s’échappera des « X voudrait passer » « X va au toilette » « attention X passe ».
Alors après réflexion et bien, autant y aller carrément non ?
Encore un super chouette article, merci pour ce sourire dès le matin 🙂
J'adore la conclusion !
Merci de le lire, je suis bien contente d'avoir ce genre de commentaire : faire sourire malgré le sujet du handicap est mon but (pour les valides comme les moins valides) 😉
Ahah, elle m'avait tellement fait rire que durant le repas, en vivant ce que j'ai écrit, je n'ai pensé qu'à elle !