Un voyage dans un autre continent ne peut se résumer en un article, encore moins quand on part en fauteuil roulant. Alors comme l’année dernière lorsque je suis allée à New York, je m’impose un marathon à un jour un article, jusqu’à vous avoir tout raconté (ou à peu près). Préparez vos valises, nous partons.
Déjà, pourquoi le Canada ? Ça va bientôt faire trois ans que ma meilleure amie y habite et je ne pouvais décemment pas continuer à regarder ses magnifiques photos sans venir profiter du paysage de mes propres yeux. Un peu par hasard, au détour d’une conversation et avec un innocent « ben si ça te fait envie t’as qu’à venir avec moi ! », j’ai embarqué dans l’aventure l’une de mes amies, rencontrée quelques années auparavant en études supérieures. Et voilà. Deux au départ de la France, trois à l’arrivée au pays des orignaux et du sirop d’érable.
L’avion je ne m’étalerai pas sur le sujet, je vous ai déjà tout dit ICI. Cette fois nous avions opté pour Air France plutôt que British Airways mais ça n’est pas cela qui a fait une grosse différence. Par contre, changer d’aéroport en passant d’Orly l’année dernière à Roissy cette année, là ça n’a pas été la même chose ! Ça m’a semblé tellement plus simple et mieux organisé ! J’avoue aussi que nous sommes tombées sur de super équipes, efficaces ET aimables. Arrivées à Montréal, ce fût comme chez leurs voisins américains : nous nous sommes retrouvées dehors avec nos bagages sans aucun problème, le tout en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « ouf » (ou presque).
Inutile de préciser qu’après avoir pris le taxi, débarqué chez la copine, posé nos affaires et s’être mises à jour côté blablas et commérages, la journée était déjà terminée. Les choses sérieuses ont en fait commencées le deuxième jour. Pour démarrer gentiment (quoique), nous sommes allées nous balader dans Montréal en passant par le parc La Fontaine. Jusque là tout va bien. Les chemins de terre étaient praticables dans l’ensemble, les écureuils bien que peu farouches ne venaient pas se jeter dans mes roues entre deux traversées furtives et les quartiers vers lesquels nous nous dirigions ne semblaient pas subir de dénivelés trop importants (merci pour mes petits bras musclés). Sorties de la verdure, les trottoirs étaient larges, les bateaux pour traverser bien faits et ô joie d’un pays récent, aucun pavé n’était en vue ! Canada l’handi-paradis ? Ce serait trop facile !
Une chose et une seule fait que, aussi jolie que Montréal soit (comme les autres villes du coin), y vivre en fauteuil serait un calvaire : l’hiver ! Alors certes ce jour là il faisait trente degrés, nous étions en robe ou débardeur et avions l’impression d’être de retour au mois d’août, mais une fois novembre entamé en général, le climat comme le paysage sont tout autres. La neige devient reine et s’entasse encore et encore. Or entre les flocons et les grêlons, le revêtement au sol est particulièrement mis à mal, résultat de quoi il est fendu un peu partout et plein de trous : pas simple de rouler dessus avec son fidèle destrier ! Quant aux maisons, afin de lutter contre le froid et l’humidité (et rester accessibles lorsque le manteau blanc de l’hiver se fait trop épais), elles sont toutes surélevées : chaque entrée se situe donc… en haut d’un escalier ! Alors je sais bien, je n’ai nul besoin d’aller chez des inconnus, ça tombe bien, mais si l’architecture des logements personnels est ainsi, il en va de même pour les boutiques. Et moi qui voulais faire un peu de shopping… Enfin fort heureusement, je n’étais là que pour des vacances, et en jolie période chaude qui plus est ! Mais vous imaginez un handi sur son fauteuil ou avec ses béquilles à devoir se déplacer sur le verglas et la neige ? Déjà que certains valides n’arrivent pas à mettre un pied devant l’autre lors de certaines journées très froides (et glissantes) alors nous !
Cependant, et j’aurai l’occasion de vous le montrer dans les prochains articles, le fait que tous les bâtiments soient si peu adaptés, ce n’est pas si problématique pour une handi-touriste parce que là-bas, les gens sont toujours prêt à aider ! Les commerçants nous prêtaient main forte à me faire monter les marches (quand il n’y en avait pas trop et qu’on avait de ce fait décidé de les affronter). Si ça n’étaient pas eux, c’étaient les passants dans la rue qui venaient naturellement nous proposer un coup de pouce. Et ce n’est pas parce qu’ils sont plus sensibilisés ou qu’ils veulent se montrer gentils non, chez eux, c’est juste… ancré. Que ce soit avec quelqu’un de valide ou non, ils sont sympas de toute façon. Ils ne se prennent pas la tête, et comme ils ne se prennent pas la tête et bien ils font en sorte que la personne qu’ils voient en difficulté n’ai pas à se la prendre non plus. Alors ils aident, ils ne se posent pas de question, ça leur fait plaisir. C’est tout. Les rencontres faites au Canada sont de celles des plus enrichissantes que j’ai eues, vraiment. J’aime les canadiens presque autant que leur magnifique nature. Mais n’allons pas trop vite, ça, ce sera plus tard !
Je sens que jr vais aimer ce marathon!!
J’espère ! 😀