C’est pas grave mais c’est chiant #1

 

Vous connaissez ces petites choses insignifiantes au pouvoir particulièrement irritant ?  Des clés qui tombent plusieurs fois de suite, une colle qui ne colle pas, des lacets qui se défont toutes les cinq minutes ou cette obligation de refaire le tour des horloges numériques de la maison quand le courant a sauté. De celles qui, si l’un de nos proches nous entend nous en énerver, entraîneront un bienveillant mais néanmoins de trop « Calme toi c’est pas grave. » De celles qui nous font revenir en enfance à une époque où « caprice » nous était plus familier que « patience ». Et bien ce sont de celles-là dont il s’agit parce que non c’est pas grave… Mais c’est chiant ! Surtout qu’en fauteuil roulant, elles se multiplient ces traîtrises du quotidien…

 

  • La malédiction des toilettes :
Il existe une loi universelle qui dit que même s’il ne s’est rien passé de la journée néant / ennui / vide, au moment où vous décidez d’aller vous soulager il y aura toujours à cet instant très précis un coup de téléphone que vous ne pouvez pas repousser, une sonnette à la porte pour un recommandé que vous n’attendiez pas ou un message de détresse facebook d’une amie qui a BESOIN d’un conseil là maintenant. Alors à la limite quand vous êtes valide, vous vous remontez le pantalon, cachez les boutons ouverts avec votre T-shirt, vous sortez l’air de rien et ça passe. Mais en fauteuil… Même quand 5 minutes nous suffisent, c’est quand même 5 minutes soit 5 fois 60 secondes : le temps de la gymnastique du réajustage de jean suffit amplement à vous faire louper la dite urgence, en plus de vous avoir pressé pour rien du coup. Ce sont également 5 longues minutes de trop qui vous font perdre le fil de la discussion en soirée ou qui empêche votre éclipse de passer inaperçue.

     

  • La coupure de courant :
Nous y revoilà à cette fameuse coupure de courant. Elle a l’air inoffensif comme ça n’est-ce pas ? Mais en fait, même pas sûre qu’elle rentre vraiment dans le « c’est pas grave » car dans certains cas elle peut entraîner des situations très compliquées… Explications. Il y a de cela quelques mois j’avais encore un lit médicalisé donc électrique. Alors moi ça va, qu’il fonctionne ou qu’il ne fonctionne pas n’avait pas de conséquences mais pour ceux qui ne sont pas à l’aise dans les transferts comment font-ils ? Prisonnier dans un lit, je vous le dis, c’est d’une angoisse à rendre fou. Vraiment. Non, en ce qui me concerne, le jour où les plombs sautent, le vrai problème sera de rentrer ou de sortir de chez moi : étant à l’étage, si l’ascenseur rencontre le moindre souci vous imaginez ce que ça peut donner ! Mise en quarantaine sans motif. Bon, au moins ça fera de l’anecdote à raconter au prochain repas de famille m’enfin sur le moment c’est loin d’être amusant.

     

  • Les mains qui glissent :
Nous sommes en hiver et vos pauvres petites mimines se craquèlent, victimes du vent de novembre et du froid de décembre. Pour les soulager et tenter de leur redonner fière allure, vous dégainez la crème hydratante à la lavande reçue dans le coffret l’Occitane de Noël pour badigeonner vos doigts et vos paumes du remède magique. Maintenant que vous sentez bon la Provence, vous iriez bien vous chercher un petit chocolat dans le tiroir aux merveilles de votre cuisine. Sauf que. Sauf que testez de pousser les roues d’un fauteuil dans lequel vous êtes avec les mains crémeuses / poisseuses / glissantes, vous verrez vous allez vous marrer (selon votre humeur). D’ailleurs, au-delà des mains sèches, il est quand même très difficile de les avoir propres dès lors qu’on les repose sur les mains courantes (le cercle devant les roues qui nous permet de manier le fauteuil)

Sans transition aucune je vous donne donc une deuxième loi des gens en fauteuil : les mains hydratées ou ne serait-ce que propres jamais tu n’auras.

     

  • Boire ou conduire, il faut choisir :
À votre avis,quand d’une main vous tenez votre verre plein, comment pensez-vous avancer votre fauteuil ? Difficile non ? Bon, je dis pas, il y en a qui arrivent à se déplacer un peu en utilisant les pieds, d’autres avec une seule main en faisant bossertronc et abdos, mais ce n’est pas une majorité. Donc à moins d’exploiter le copain , le frère ou autre, il faut faire preuve d’ingéniosité. Les gobelets en plastique des distributeurs ? Entre les dents (en espérant que ce ne soit pas trop chaud) Les verres de la maison ? Calés entre les jambes ou si c’est une tasse chaude, sur un plateau adapté. Autrement, la bonne vieille méthode du jonglage. Le breuvage dans la main droite, on avance la roue gauche puis on échange et ainsi de suite (dans ces cas là mieux vaut ne pas avoir une destination trop lointaine, côté timing le café a le temps de refroidir !)
Alors il y a des jours où ces petites contrariétés vous feront rire parce que, quand même, parfois on a pas l’air bien malin. Mais il suffit que vous soyez fatigué, d’humeur triste ou agacée et ce sont ces détails là qui vous feront craquer soit à faire saigner les oreilles de votre grand-mère à coup de jurons mal choisis, soit à pleurer toutes les larmes de votre corps parce que vous avez fait tomber le verre d’eau du paragraphe précédent.

 

Cela dit bon, c’est chiant… mais c’est pas grave !

 

 

 

2 commentaires sur “C’est pas grave mais c’est chiant #1

  1. Hahaha!
    Tellement vrai!
    Les mains toujours sales….
    Là je viens de rentrer chez moi donc j'étais dans ma voiture, je sors le fauteuil lui met ses petites roues, met à porté de main mon sac et tout pour pouvoir l'attraper une fois sur le fauteuil, me transfère, prend mes affaires et regarde désespérément la méchante bouteille qui a glissée juste trop loin pour que je l'attrape. rien de grave mais pfff, allez on se retransfère on attrape la dite bouteille on se re re retransfère et on soupire (merde c'est 22h30, j'ai envie d'aller me coucher moi!)
    C'est chiant…mais c'est pas grave!!

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