Visuel de la volerie des aigles

Handicap’et alors – La volerie des aigles (Alsace)

 

 

Dans chacun des articles que j’ai écrit concernant l’Alsace, je ne cesse de vous dire combien cette région est belle et combien elle a de quoi offrir. Mais en réalité, tous le territoire français est ainsi, c’est ce qui fait aussi que notre pays n’a finalement rien à envier aux autres en terme de jolies choses à voir et à faire. Si je vous dis ça, c’est parce qu’aujourd’hui je vais vous parler d’un lieu à la fois unique, à la fois déjà vu ailleurs : La volerie des aigles de Kintzheim.

 

Kintzheim n’est en effet pas le seul château réhabilité en espace de démonstration d’oiseaux. Tout comme le rocher des aigles de Rocamadour dans le Lot, la volerie des aigles présente grand nombre de rapaces et de charognards, tant diurnes que nocturnes, et ce dans un décor digne d’un film médiéval.

 

 

Château de Kintzheim

 

 

Étant située à côté de la montagne des singes, c’est souvent un lieu que l’on visite dans la lancée. Celui-là m’avait déjà vu fouler son sol, à pieds, alors que je n’étais encore qu’une enfant. Y revenir faisait partie de mes envies nostalgiques de ces vacances. Sur le site internet, pas de précision concernant l’accessibilité, mais l’évocation d’un parking PMR : il ne m’en fallait pas plus. En arrivant en voiture, j’ai été soulagée d’en effet voir un passage réservé, permettant aux personnes en situation de handicap, entre autres, de s’approcher au plus près de l’entrée. Éviter de monter le sympathique chemin de montagne qui y mène à la force de nos bras, c’est pas mal (je ne suis pas Rambo non plus). Une fois sur le fameux parking VIP, l’employé que j’avais vu quelques minutes plus tôt et qui m’avait ouvert la barrière des privilégiés m’a rejoint pour me donner une aide que je n’avais pourtant pas demandée. « Je viens parce que vous allez voir, du parking à l’entrée c’est très difficile même pour quelqu’un de valide« . Alors je descends de ma voiture, sort de l’espace voitures et ah… oui, en effet… Vingt mètres de pente (vraiment très raide), au milieu de laquelle il faut s’arrêter pour payer son billet. Du coup oui, j’étais très contente de cette initiative bienveillante.

 

Ça partait plutôt sur de bonnes bases, j’étais optimiste. Trop. Parce que devinez sur quoi ils ont dû avoir une grosse promo lorsqu’ils ont mis en place le site ? DU. GRAVIER.

 

 

Pourquoi ?

 

 

Et quand je parle de promo qu’ils ont sûrement eu dessus, c’est parce que l’épaisseur de la couche de ces petits cailloux traîtres était loin, très loin, très très loin, d’être fine. Résultat ? Seule, impossible de me déplacer. Et si j’avais été avec quelqu’un ? Ça n’aurait pas changé grand chose. Essayer de pousser votre caddie rempli de votre nourriture pour le mois dans du gravier, vous m’en direz des nouvelles.

 

Alors quoi ? Concrètement qu’est-ce que j’ai fait une fois amenée là-bas ? Et bien j’ai attendu. Parce que si je ne pouvais aller me promener dans les pourtant si belles ruines du château, si je ne pouvais faire le tour des aigles, chouettes, hiboux, vautours… dans leurs box (ce qui ça, m’arrangeait : j’ai toujours eu beaucoup de mal avec les oiseaux en cage) , je pouvais au moins assister au spectacle.

 

Car oui, l’espace dans lequel ils présentent et font évoluer leurs spécimens est situé juste après l’entrée. Après voir mis cinq minutes à faire cinq mètres (cinq minutes c’est long, cinq minutes c’est 300 secondes. Alors que cinq mètres c’est court, cinq mètres c’est cinq pas d’homme… Bref.) j’avais réussi à m’installer à côté des bancs pour le public, non sans avoir laissé derrière mois deux superbes sillons, de mes roues qui avaient tenté de se la jouer à là Moïse avec les graviers (peu de succès).

 

Bon ceci dit, et malgré la frustration d’être à ce point limitée, j’ai eu grand plaisir à voir les magnifiques rapaces (et autres) s’éclater dans le ciel. Le gars qui faisait la présentation était passionné et connaissait son sujet sur le bout des doigts. Conclusion de quoi je n’ai ni eu l’impression d’avoir perdu les deux heures que j’y ai finalement passées, ni celle d’avoir payé pour rien.

 

 

Volerie des aigles spectacle

 

 

De ce fait, je crois que si on m’avait dit tout ça, si j’avais eu le choix, j’y serais quand même allée. Là ce qui m’a fait un pincement au cœur, c’est de ne pas y avoir été préparée. J’avais souvenir du château quand j’étais enfant, des photos prises avec ma cousine entre deux de ses murs à moitié écroulés et il était là, il était juste là. Mais je ne pouvais pas revenir sur mes pas, mettre à jour ces vieilles images.
« Tant pis » faut-il se dire…

 

 

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