Sommes-nous si différents ?

Aujourd’hui je vous emmène vous promener dans la rue. Vous êtes en ville et vous avez décidé de faire les magasins : l’anniversaire de l’un de vos amis approchant, la quête du cadeau idéal doit bien se faire n’est-ce pas ?

Mais alors que vous marchez, cherchant une bonne idée, vous croisez un beau jeune homme, brun aux yeux verts, grand et costaud. Vous tournez ensuite au coin de la rue et manquez de bousculer une dame. La quarantaine, elle a l’air un peu débraillé, et fait la leçon à celui qui doit être son fils concernant sa tenue vestimentaire. L’adolescent, le regard dans le vague, semble entendre sans pour autant écouter, les mains enfoncées au plus profond des poches de son baggy trop large. Sans y prêter plus attention vous continuez votre chemin toujours perdu dans vos pensées et passez à côté d’un monsieur d’un certain âge, puis, un peu plus loin, d’une jeune femme pianotant sur son téléphone sans regarder où elle va. Finalement, vous avez vu plusieurs personnes dont vous n’avez retenu que ce que votre cerveau a détecté en premier lieu, c’est-à dire les informations données ci-dessus. Soudain, vous vous trouvez nez à nez avec un garçon, 25 ans plus au moins, en fauteuil roulant qui sort d’une bâtisse par une vieille porte cochère bleue.

Vous avez beau avoir parcouru un long itinéraire, avoir aperçu un nombre relativement élevé de gens de toutes sortes, vous allez automatiquement donner à cet inconnu plus de considération qu’à n’importe qui d’autre. Malgré vous, vous allez être confronté à la question, même lointaine dans votre esprit, du « comment réagir ? » Faut-il éviter tout contact visuel, lui sourire, lui proposer de l’aide, avoir pitié, lui poser les questions gênantes qui vous brûle les lèvres, avoir peur, être dégoûté, vous sentir supérieur, le plaindre, etc., etc.

POURQUOI ?

Pourquoi porter davantage votre attention sur un handicapé ? Qu’est-ce qui fait que votre réaction sera différente face à lui par rapport aux gens que vous avez croisés précédemment ? Parce qu’il est en fauteuil vous pensez qu’il est malheureux ? Que sa vie n’est pas facile ? C’est peut-être vrai mais.  
Mais qu’est-ce qui vous dit que les autres personnes que vous avez vu ne sont pas en difficulté également, voire plus 
Et oui, vous ne le savez pas mais vous vous souvenez du beau brun de tout à l’heure ? Il est orphelin et n’a aucune famille. La dame de 40 ans ? Elle sort tout juste d’un divorce difficile et a appris, il y a à peine une heure qu’elle est sur le point d’être licenciée. Le vieux monsieur ? Cancer de la prostate. Quant à la jeune femme, elle est tellement obnubilée par son travail qu’elle ne se laisse aucune vie en dehors…
Maintenant revenons à notre question : qu’est-ce qui fait que vous réagissiez autrement fasse à un fauteuil roulant ? La réponse est très simple.C’est parce que le malheur de cette personne est visuel. Pas celui des autres. Pourtant il vit très bien sa vie, est heureux et vit son handicap comme faisant partie de lui-même.

La perception que nous avons d’autrui est finalement tellement dépendante de notre vue et de nos préjugés. C’est à nous, c’est à vous, de choisir d’y remédier.

 

Si vous aimez, n'hésitez pas : partagez !
Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Email this to someone
email
Print this page
Print

5 commentaires sur “Sommes-nous si différents ?

  1. Cet article me touche beaucoup ma poulette, parce qu'il parle de préjugés, de différences, parce que je pense comme toi, les plus malheureux ne sont pas toujours ceux qu'on croit, les plus heureux non plus d'ailleurs. Et une personne en fauteuil roulant ou avec n'importe quel handicap ne devrait pas susciter de réaction, comportement différent de celui que suscite une personne qui n'en a pas à première vue.

    Justine

  2. Je suis bien d'accord avec toi ma belle ! Même en le sachant, je me pose quand même cette question de "comment réagir ????" alors qu'il n'y a aucune différence à faire mais merci les préjugés on se dit forcément que cette personne est malheureuse car effectivement c'est "visuel". Perso j'essaie de réagir le plus naturellement possible même si la question se pose malgré tout !

  3. tout à fait d'accord. Et la solution "magique" est de s’intéresser d'abord à ce que les gens ont en dedans plutôt que leur apparence. Les écouter. Pas toujours facile mais si enrichissant pour tous les partis…….non: pas les politiques mais les <>.
    JFr. dit "Dark Vador"

Vos réactions...