Début juillet, j’ai participé à une colonie de vacances non pas en tant qu’enfant (après tout pourquoi pas ?) mais bien en tant qu’animatrice ! Et oui, comme quoi le fauteuil n’est pas barrière à tout ! Bon, je ne vous le cache pas, ça n’a pas toujours été simple mais ce point là, je vous en parlerai plus tard. Aujourd’hui, je vous emmène faire un petit tour d’horizon des plus belles phrases d’enfants face à « mon cas ». Drôles, irrésistibles, intéressés, intrigués, amusés : les enfants sont merveilleux…
« C’est quoi ta maladie ? » Première heure du premier jour, les plus curieux et moins timides se lancent. Étrangement, à travers cette interrogation, je me suis aperçue combien le handicap était perçu comme quelque chose d’anormal : pour eux, c’est une maladie dont ils ont du mal à voir le côté non éphémère. Ils s’imaginent que nous sommes en fauteuil comme si nous avions attrapé une grosse grippe (en plus grave quand même). Beaucoup me demandaient d’ailleurs régulièrement si j’avais mal quelque part. Ils n’imaginent pas que nous puissions être « abîmés » sans pour autant souffrir physiquement de façon constante.
« Mais du coup, tu dors assis ? » Et bien oui, quand vous dites aux enfants que vous ne pouvez plus vous tenir debout, quand ils ne vous voient qu’en fauteuil, ils ne comprennent pas comment il est possible que vous soyez dans un lit. Mais le plus drôle, c’est que même après leur avoir expliqué, ils ont tendance à penser que lit ou pas lit, vos jambes sont « coincées » dans la position assise !
« Tu te douches pas du coup ? » D’accord je l’avoue, à cette question là j’ai hésité à dire qu’en effet, je ne me lavais plus depuis deux ans. Mais bon, je me suis souvenue du conseil de Michel Muller concernant ce que nous racontons aux enfants…
Alors allons-y pour la vérité. Quand je leur ai dit que j’avais une chaise de douche sur laquelle j’allais de la même façon qu’en me mettant au lit, j’ai eu l’impression de leur dire que je venais d’attraper tous les pokémon existant (soit 721, rien que ça.) La collection de fauteuils (manuel, électrique, de salle de bain) les a bien plus impressionné que je ne m’en serait douté !
« Mais t’aimerais bien ne plus être handicapée ? » Les enfants sont si innocents… Cette petite là m’a demandé ça avec une voix toute timide, alors que nous n’étions que nous deux. Je crois que quelque part, elle connaissait la réponse, seulement elle avait besoin d’être sûre de ne pas se tromper. Car après tout, je n’ai pas l’air d’être malheureuse.
« L’hiver, tu mets des chaussettes ? » A leur décharge, ils ne me voyaient pratiquement que pieds nus : il faisait chaud, c’était une perte de temps et de confort. Mais de ce fait, ils se sont imaginés que je ne me chaussais jamais. Vraiment jamais.
« T’as trop de la chance ! Enfin… C’est bien quand même de courir… des fois… » Qu’est-ce qu’elle a pu me faire rire celle-là ! J’étais en fauteuil électrique qui allait donc plus vite qu’elle, d’où cette chance qu’elle me donnait. Et puis elle s’est rendue compte de ce qu’elle avait dit, du coup elle essayait de se rattraper comme elle pouvait sans vraiment savoir comment : adorable…
« Moi quand je suis arrivé, je pensais que tu étais trisomique ! » Les enfants sont cruels et ingrats formidables ! En discutant davantage avec le jeune garçon suite à cette réflexion, j’ai découvert qu’en réalité, « trisomique » et « handicap » voulaient pour lui dire la même chose ! Pas une seconde il n’aurait envisagé qu’il y ait tant de différences pour un même mot. Une personne en fauteuil est une personne en fauteuil, point.
Et voilà pour les meilleures questions ! Évidemment il y en a eu d’autres : des logiques. Il y a eu des réflexions aussi, des discussions… Les enfants sont des interlocuteurs tellement intéressés et intéressants ! Mais je m’en voudrais de tout vous donner d’un seul coup : entretenons le suspens et… épargnons nous un article de trois pages. Il y a tant à dire que vous en entendrez encore parler, ça je vous le promets.
Haha, j'ai bien ris!
Je peux imaginer les trombines de tous ces petits! Tu décris très bien!
Et franchement les adultes devraient en prendre de la graine au lieu de nous regarder comme des ovnis ou d'éviter notre regard ou de nous poser des questions stupides ou de ne même pas vouloir nous parler.