La semaine dernière il n’y a pas eu d’article (enfers et damnations), j’étais partie à l’aventure, et pas n’importe laquelle qui plus est : je participais au Pop in the city qui avait lieu à Gent (je l’écris à la flamande mais en français ça s’écrit « Gand »), en Belgique. Vous ne savez pas ce que c’est ? Pas de panique, je ne le savais pas non plus avant d’y être embarquée !
Pop in the city, késako ?
Pour faire simple, c’est un raid urbain féminin qui se déroule dans une ville d’Europe et qui tend à la faire découvrir autrement. Ça se déroule sur une journée, par équipes de deux. Vous partez avec une carte et des énigmes permettant de trouver des lieux dans lesquels des challenges sont à relever. Ces derniers tournent autour de plusieurs thèmes : art, culture, sport, solidarité et extrême. À la fin de la journée, le but est d’en avoir réalisé le plus possible.
Vu le concept, inutile de vous dire que je n’ai pas vraiment hésité à répondre présente lorsqu’on m’a demandé d’y participer. « On ? Mais qui ça, on ? » Pour ceux qui ont suivi, il y a quelques temps je suis allée au salon des blogueurs de voyages (pour les retardataires pas de panique, rendez-vous juste ICI). J’y ai rencontré beaucoup de professionnels en relation avec le tourisme dont C., qui représentait VisitFlanders. Son idée était de faire faire le Pop in Gent (dans les Flandres donc) à une équipe handi. Ce serait une première et elle a demandé à Aurélie de I Wheel Travel et moi de servir de cobayes « testeuses ». Ainsi sommes-nous devenues les pionnières du Pop à roues (de fauteuils) !
Mais venons-en au fait. Après avoir parcouru les quelques cinq cents kilomètres qui me séparaient de nos voisins belges, après avoir récupéré T-shirt (d’un orange pétant !), dossard et autres goodies (utiles pour la courses ou non), après s’être un peu familiarisé avec les lieux et s’être octroyé une bonne nuit de sommeil (ou presque), vînt le jour J.
7h45, briefing et échauffement. 9h00, distribution des feuilles de route et listes d’énigmes. Plan de la ville, feutres et stylos en mains, le jeu pouvait commencer.
Pour répartir les popeuses un peu partout dans la ville, la catégorie de notre premier challenge est imposée, ensuite c’est à nous de gérer. L’astuce est de prendre le temps de résoudre toutes les énigmes dès le début pour trouver les trente endroits où se déroulent les défis. Il suffit ensuite de les noter sur notre carte, une couleur par catégorie afin de bien s’y retrouver, et de décider de notre itinéraire. Optimisation du temps Messieurs Dames.
Aurélie et moi avons quelques restrictions car certains challenges sont notés comme non accessibles. Nous prenons donc la décision d’aller faire les trois seuls défis sportifs qui soient à notre portée dès le matin car ils se trouvent excentrés (20mn en fauteuil du centre ville) Certaines participantes ont loué des vélos, d’autres font du stop, mais au vu de notre situation, nous n’avons guère d’autres alternatives que nos bras.
Arrivées sur place du premier challenge (parcours en kayak) et la matinée déjà bien entamée, nous devons nous rendre à l’évidence : pas assez de personnes ni assez de structure pour nous faire faire l’activité. Qu’à cela ne tienne, cinq minutes plus tard nous voilà rendues au deuxième (parcours en fauteuil d’handi basket, bien pour sensibiliser les autres popeuses !). Celui là brillamment relevé (surtout pour Aurélie), direction le troisième… vélo sur piste cyclable intérieure ! « Mais… c’est pas faisable ça pour des personnes en fauteuil ? » Banco ! Autant le kayak, dans un autre contexte ça aurait pu se faire, autant là c’était une réelle erreur de notation. Retour en ville (en bus cette fois), il était déjà 13h30 et nous n’avions réellement participé qu’à deux challenges. À ce stade de la journée pour être tout à fait honnête, j’étais frustrée. Déçue aussi, parce que je ne m’amusais pas autant que je me l’étais imaginé depuis plusieurs semaines. Nous avons eu un coup difficile à ce moment là. Le cœur n’y était plus et chez moi, chacune de mes émotions se voit sur mon visage : je n’arrivais pas à cacher mon désarroi ce qui ne faisait pas de moi l’équipière idéale.
Heureusement, de retour dans la zone principale, nous avons pu enchaîner quelques ateliers sympas. Écrire des poèmes dans un bar, essayer vainement de jouer au piano dans la rue ou s’improviser apprenties stylistes, nous nous étions transformées en véritables couteaux suisses ! Celui que je retiens le plus ? La fabrication de mendiants je dirais ! Mais si, vous savez, ces palets de chocolats avec de petits fruits secs ou des arachides dessus ?
Nous n’avions cependant pas encore eu l’occasion de nous retrouver face à un challenge de la catégorie « extrême » et je savais, moi, qu’il y en avait un qui m’appelait, désespérément. « Daphnée, Daphnée, viens Daphnée, aller viens, on est bien… » Mais avant que nous ayons pu l’atteindre, mes roues à propulsions électriques m’ont lâchée : plus de batterie ! Sans je ne pouvais pas aller bien loin. Avec la fatigue et l’intensité de la journée, à cet instant là j’avais un peu envie de pleurer quand même… Et c’est là que nous avons croisé l’une des organisatrices Pop in the city qui a décidé de m’y emmener, faire ce défi qui me faisait tant envie (Ô joie !)
Vous êtes déjà sortis du sommet d’un centre commercial en tyrolienne vous ? Non ? Dommage, c’est cool : testé et approuvé !
Et voilà. 17h00 passage de la ligne d’arrivée (+15mn pour nous, oups), petit verre pour se remettre de nos émotions, quelques heures pour rentrer à l’hôtel se doucher et se préparer pour LA soirée. Remise des prix, atelier photos, gaufres et dancefloor : mettez une foule de nanas bien sapées dans tout ça et messieurs, soyez jaloux des quelques hommes qui faisaient partie des équipes techniques ou des partenaires du Pop !
Le lendemain, les quelques blogueuses et instagrameuses qui avaient été invitées à l’événement nous sommes retrouvées avec le noyau de l’équipe Pop in the city pour débriefer autour d’un brunch beaucoup trop bon, dans un endroit beaucoup trop beau ! Après s’être quittées sur une note joyeuse nous sommes parties chacune de notre côté découvrir Gent (dont je vous parlerai en détails dans un prochain article) d’une façon… un peu plus traditionnelle, le tout sous un soleil radieux : le dimanche idéal !
Le Holy food market, marché couvert dans une ancienne église – Photo 1parenthèse2vies, ne pas reproduire.
Bilan de tout ça ? Il y a eu des moments durs, des coups de mou avec pour seule cause le handicap. Malgré ça et quoi que je fasse, mon cerveau a cette sympathique manie de gommer le négatif afin que ne me reste en bouche que le goût sucré des bons souvenirs. Les rencontres, la solidarité, les découvertes, l’absence de compétitivité (avec les popeuses que nous avons croisées du moins), les défis relevés, la soirée, le brunch.
Évidemment qu‘il va y avoir du travail pour rendre Pop in the city ouvert à toutes, debout comme assises, mais comme j’aime à le dire, il faut bien partir de quelque part et aujourd’hui, nous le savons justement, d’où nous partons. La team de Pop in the city a la volonté d’ouvrir le raid à un public plus large alors ma foi… il n’y a plus qu’à ! Affaire à suivre…
Très contente d’avoir pu partager cette expérience avec toi ! Une belle équipière, même dans les moments durs 😉
Ahah bon ça va alors ^^ Il faudra quand même qu’on prenne une vraie revanche sur les gaufres hein :p
Merci Daphnée pour ta sincérité, et bravo les filles de ne rien avoir lâché ! Après, va falloir que je vous remonte les bretelles car je vois que vous n’aviez pas écouté les règles de la course !!!! On ne fait pas QUE des défis sportifs !! A très vite :o)
Ah si si on les avait bien écoutées mais… tu voulais vraiment qu’on fasse 20mn aller, un challenge, 20mn retour, 4 challenges puis re 20mn, un challenge, re re 20mn et… Ok mais tu nous laisses une journée de plus :p
Super votre expérience et ton récit!
J’adore ta manière de ne pas édulcorer et de dire le bon comme le moins bon!
interessante façon de découvrir une ville…..j’aimerais bien essayer
Ils font des sessions mixtes parfois, à Nice notamment 😉