Quoi, encore un article sur l’habillage ? Mais que peut-elle bien dire de plus après ça et ça ? Les chaussures, les vêtements, sous vêtements, que vient-il ensuite ? Je vous donne un indice : j’écris cet article un vendredi et le vendredi, c’est piscine. Ah ah, tout s’éclaire ! Le maillot de bain ! Et bien même pas, enfin… Pas tout à fait… Mais assez tergiversé, je vous révèle tout !
Ce matin donc, comme chaque semaine depuis quelques mois, j’enfile mon maillot de bain comme j’enfilerais une combi-short (sans trop de peine donc) et ma foi rien n’aurait été bien différent de d’habitude si je n’avais pas eu cette idée lumineuse il y a de cela deux ou trois semaines. Cette idée ? Se chausser de magnifiques chaussons de piscine. Je sais, je sais, j’entend déjà les férus de mode crier au scandale, mais attendez que je vous explique…
Il faut savoir que l’un de mes bagages d’handicapée est la spasticité. Ce sont des mouvements provoqués par réflexe, comme si mon corps réagissait avant mon cerveau. Par exemple, lorsque vous avez froid et que vos doigts se mettent à trembler sans que vous puissiez le contrôler ou qu’au moment où vous allez vous recevoir quelque chose sur la tête, vos bras se mettent automatiquement au-dessus et bien c’est de ça dont je vous
Ainsi, je me suis aperçue que mes pieds sont de vraies chochottes : sensibles au possible ! Du coup, dans la piscine, dès que je me retrouvais au contact du sol, pour un oui pour un non, l’une de mes jambes se levait, partant en flexion. Pas pratique pour travailler dans ces conditions. Vous voyez où je veux en venir ? Et oui, il fallait donc trouver une solution pour protéger mes porte-orteils, d’où la nécessité d’enfiler ces choses là.
Seulement, outre que ce soit laid au possible, c’est une galère pour les enfiler. Et quand je parle de galère, c’est bien celle où il faut se mettre à plusieurs pour ramer et espérer avancer !
Bien sûr, depuis que je vous ai fait part de la difficulté de mettre des chaussettes, j’ai appris à dompter la bête, j’étais donc partie à appliquer la même technique pour ce nouvel arrivant. Ah ah, naïve que je suis ! Certes, les chaussons de piscines sont de la même espèce que les chaussettes -déjà des ennemies redoutables- mais là, c’est d’un tout autre niveau !
Déjà, la matière ne nous permet pas de l’étirer autant que nous le souhaiterions pour englober la largeur de la palme, il faut donc bien viser pour ne laisser aucune chance au petit doigt de pied de s’échapper lâchement comme il aime tant le faire. Bon, malgré tout, cela est quand même gérable après un ou deux essais. Vous voilà donc avec le bout du pied empaqueté, il n’y a plus qu’à envelopper le reste. « Il n’y a plus qu’à » ?! Encore une fois, espoir trop rapidement apparu face à la bataille qui nous attend. Car non seulement il faut pouvoir attraper le bout du chausson pour tirer dessus sans chatouiller le pied qui partirait alors dans tous les sens, mais il faut en plus réussir à faire glisser la chose dans le but d’atteindre talon puis cheville. Avez-vous déjà essayé de mettre à votre main (sèche) un gant de vaisselle trop petit ? Parce que c’est à peu près ça…
Alors têtue je le suis, mais je n’aime pas être en retard à mes séances de rééducation. Pour une fois, je me suis laissé le droit de demander de l’aide. Et bien devinez quoi, mes aides-soignantes sont arrivées à deux, et ça n’a même pas été de trop : une pour tenir le pied récalcitrant, l’autre pour le vêtir. Le combat risque donc d’être long et non sans peine pour réussir à apprivoiser ces nouveaux venus.
Enfin, consolons nous en se disant qu’au moins, ils en valent la peine puisqu’ils ont eu l’effet escompté : ils limitent les spasmes de mes jambes à la piscine (comme quoi, nous n’avons pas tout perdu).