Mon voyage au Québec étant terminé, il est temps de faire le bilan. Comme je vous ai déjà parlé accessibilité (rues bien carrossables mais bâtiments à marches) et normes à l’adaptation moyenne (rampes d’accès soit trop raides, soit trop étroites), je passerai le sujet pour cet article-ci. Non, aujourd’hui je vais vous parler de l’un des plus grands atouts de ce beau pays : ses habitants.
Parce qu’il faut le dire, j’ai fait durant ces jours de découvertes des rencontres extraordinaires qui me laissent avec bien des souvenirs joyeux ! Maintenant, est-ce parce que nous avons eu de la chance ? Mais ça voudrait dire qu’on en a eu quand même énormément… Non, je ne crois pas que ce soit tant de coïncidences, c’est juste que les gens là-bas sont sympas de nature. Ils ne se prennent pas la tête : j’en ai rarement vu de mauvaise humeur et la plupart sont toujours prêts à rendre service. Quand vous rentrez quelque part, un québécois vous dira systématiquement bonjour, mais vous demandera aussi comment vous allez. Pas de vouvoiement d’ailleurs, le « tu » est normal, et nous, français, passons pour des êtres particulièrement pompeux si l’on ne s’habitue pas à cette familiarité.
Vous pourriez vous promener dans les rues de la capitale en pyjama que vous ne vous feriez que peu juger : ils s’en fichent, c’est votre vie (essayez de faire le test à Paris pour voir !). Du coup en fauteuil c’est un vrai bonheur ! Personne ne vous regarde, pas pour le handicap du moins, et ça fait du bien. Je suis convaincue que si le monde se comportait comme les québécois, la vie serait plus facile ! H. nous raconta d’ailleurs que, là-bas, elle ne s’était jamais faite sifflée, accostée lourdement ou harcelée dans la rue, qu’elle soit en jean ou en robe, est-ce parce qu’il y a plus de respect ? Je ne suis pas sûre que la question se pose vraiment…
Lorsque nous sommes allées dans les Fjords, nous dormions chez M. que nous n’avons finalement pas tellement vue. Par contre, nous avons été accueillies par son mari. Un homme avec les yeux qui pétillent de malice. Il est resté discuter quelques minutes avec nous alors que déjà, nous étions arrivées tard dans la soirée. Mais loin de s’en être formalisé, il nous donna des conseils et répondit à toutes nos questions comme si c’était la meilleure chose qu’il avait à faire à cette heure là. Le lendemain, nous le retrouvions du côté du seul restaurant de la ville un peu par hasard, devant un paysage sublime qu’il nous avait vanté, à raison, la veille. (N’oubliez pas : si vous voulez voir les images en grand, il suffit de cliquer dessus)
Ce même jour, à Saguenay, nous nous sommes de nouveau posées devant un point de vue magnifique : nous avons donc accosté un monsieur qui passait afin qu’il nous prenne en photo devant. Avant même que nous ayons amorcé notre demande, il nous posa une question étonnante « J’peux tu t’raconter une blague ? » Et nous voilà partis dans l’échange de quelques histoires drôles, après quoi il nous raconta sa rencontre avec sa femme et pour à la base une photo, nous nous sommes finalement retrouvées à discuter ainsi avec lui pendant vingt bonnes minutes.
Une heure à peine plus tard, en se promenant sur le bord du Saint-Laurent, c’est avec un anglophone et deux de ses acolytes que nous avons conversé , hommes intéressants (ancien militaires) et généreux qui me disaient être convaincus que je remarcherai un jour : comment ne pas les apprécier ?
À Québec, alors que nous avions de gros problèmes de logement causés par Hotel.com (dont je vous reparlerai), nous avons fait la connaissance de C., la réceptionniste de l’établissement dans lequel nous devions dormir. Cette femme lumineuse et d’une incroyable empathie fut touchée par notre mésaventure au point d’en avoir les larmes aux yeux à notre place, ce fut grâce à elle que nous avons évité de passer la nuit dehors. Je ne pouvais pas raconter mon voyage sans l’évoquer.
À la liste des québécois que j’ai adorés s’ajoutent nos instructeurs de soufflerie D. et F. Non seulement ils ont permis à ce que cette expérience se passent dans les règles de l’art, mais ils l’ont fait avec une énergie communicative. Quand nous avons visionné les vidéos faites de nos vols quand nous étions à l’intérieur du tube, nous nous sommes rendues compte que, lorsque nous y arrivions et qu’ils nous lâchaient, ils étaient presque plus contents que nous (qui ne nous en apercevions pas toujours, qu’ils nous lâchaient justement). Bref, je crois que si nous avons autant aimé cette aventure, c’est aussi grâce à eux qui ont su nous transmettre leur passion.
Pour finir, je parlerai de R., notre guide kayakiste. Je trouvais qu’il avait des allures de chef scout, nous avons appris plus tard que c’était le cas. Renard souciant, de son nom de troupe, est un vrai personnage auquel il est impossible de ne pas s’attacher. Très cultivé, passionné lui aussi, il est capable de parler plantes, animaux, et sciences de façon générale, pendant des heures ! Moi qui étais avec lui dans le kayak, je peux dire qu’il est même difficile de l’arrêter.
Alors voilà, je ne fais qu’aborder les quelques uns qui nous ont marqués mais vraiment, les québécois sont top. C’est un peu étrange de revenir en France d’ailleurs : ici nous sommes plus renfrognés quand même, et tellement plus critiques !
Avant je trouvais l’accent québécois drôle mais pas très beau. Aujourd’hui quelqu’un qui l’a, j’ai envie de le prendre dans mes bras (faut pas chercher) et je prends plaisir à l’écouter. Si vous voulez avoir une oreille attentive, parlez-moi en québécois (je plaisante, avec l’accent français je le suis aussi, attentive… sauf peut-être en ch’tit… il faudrait que je me concentre… bref…)
J’espère que ce marathon d’articles vous a plu, ça me demande beaucoup de temps et d’énergie à chaque fois mais c’est un vrai plaisir de partager avec vous mes voyages, pourvu qu’ils vous donnent envie, que vous soyez en fauteuil, en béquilles ou à pieds. D’ailleurs n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires juste en dessous ! À très vite en France sur des sujets… plus handi !
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